Les passantes

Je veux dédier ce poème
À toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
À celles qu'on connait à peine
Qu'un destin différent entraine
Et qu'on ne retrouve jamais


À celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

 

À la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré la main

À celles qui sont déja prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

 

À la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulu rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal

Chères images aperçues
Espérances d'un jour décues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

 

 Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
À tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

La naissance de la chanson

Composé par Gorges Brassens sur un poème d'Antoine POL.
Brassens, lors de sa vie parisienne, aimait à flâner sur les bords de Seine aux échoppes de bouquinistes (ou aux puces de Vanves...selon René Fallet). Un jour, feuilletant un petit livret, il tomba amoureux d'un poème écrit par un certain Antoine Pol (édité à compte d'auteur à 110 exemplaires, selon le fils d'Antoine Pol). Ce poème, c'était "Les passantes".
De retour rue Santos Dumont, il composa une musique autour des mots du poète. Après 20 ans et plusieurs moutures la chanson lui parût prête à être éditée.
Il demanda alors à son secrétaire et ami " Gibraltar" alias Pierre Onteniente de rechercher l'auteur pour demander son autorisation et pour les futurs droits d'auteurs.
Celui-ci rerchercha longtemps, et finit par trouver en lointaine Provence le domicile d'Antoine POL... qui venait de mourir.
Le fils de celui-ci autorisa la sortie de la chanson portant les paroles de son père. Et ce fût "Les passantes de Brassens".

Lucie qui par la premiere version de cette page en 2003 et cette chanson, rencontra son amoureux.

Hommage


Pour les connaisseurs une surprise dans les paroles.
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La version "bonus" malgré une acoustique perfectible ( enregistrée dans une eglise du 12 eme siecle) est accompagnée par la propre contrebasse de Brassens qui dans les mains de Pierre Nicolas lui donna le contre-point sur scene pendant plus de 15 ans.


Plage de la Corniche - sous l'ancienne Église
34200 Sète - Fr

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